urgence4  plan4    car4    circulation4    meteo4    maree4    air4   pollen4    loupe 

gauriacS
Village de Haute-Gironde

 

 La Gironde, qu'on appelle souvent ici "la rivière" ou "le fleuve", est le plus grand estuaire d'Europe, le plus long, environ 80 kilomètres, et  le plus large, 13 kilomètres en face de Saint Estèphe. Elle part du Bec d'Ambès pour arriver à Royan. L'archipel formé par les îles se situe dans son premier tiers, à peu près jusqu'à Pauillac. 

 

Des îles qui naissent et disparaissent

Les courants montants entraînent beaucoup de sable. Arrivés à l'étranglement du Bec-d'Ambès, ils rencontrent de très forts courants de jusant, c'est à dire venant de la montagne, qui bloquent le sable et ainsi se forment des bancs de sable mélangés à des résidus de micas. Ces bancs s'étoffent, atteignent un niveau suffisant pour être hors d'eau, s'entourent de roseaux, de végétation ; tout ça se met à résister à l'eau, à se surélever et les hommes arrivent pour exploiter ces nouvelles terres.

Les îles de la Gironde

Du nord au sud on distingue l'île de Patiras, l'île Nouvelle (formée de l'île Bouchaud au nord associée à l'île Sans pain au sud), le vasard de Beychevelle, La Grande île (formée de l'île Verte, de l'île du Nord, de l'île Cazeau et de l'île Macau) et enfin l'île Margaux (également appelée île de la Tour-de-Mons).

Les courants de la Gironde sont capricieux. Si, en quelques années, ils peuvent donner naissance à une île, ils peuvent tout aussi bien la faire disparaître ou la rattacher à la berge.

  • Le vasard de Beychevelle, qui va vraisemblablement devenir une île, sera peut-être rattaché à l'île Bouchaud.
  • Autrefois il existait deux îles devant la ville de Bourg, l'île d'Ambès et l'île de Croûte. Si la première existe toujours aujourd'hui, la seconde a été rayée de la carte lors de la tempête Martin en décembre 1999. Pendant quelques années un arbre a continué à dépasser des eaux, avant de lui même disparaître.
  • Au début des années 2000, en face de Plassac, ce qui n'était qu'un banc de sable découvert uniquement à marée basse, se transforma peu à peu en îlot permanent colonisé par la végétation.
  • Sur la rive gauche de l'estuaire se trouve par exemple l'île des Vaches qui est entièrement reliée au Médoc aujourd'hui.
 
Le cas de la "Grande île"

L'île située en face de Gauriac, que l'on appelle parfois la Grande île, est en fait constituée de quatre îles reliées entre elles.

La première île connue est l'île de Macau apparue en 1027.

L'île Cazeau, apparue ensuite, porte son nom depuis 1542. Elle existait auparavant sous le nom de l'isle Pissebernard et Bayardeau, du nom de ses propriétaires, c'est en 1542 qu'elle prend le nom de son nouveau propriétaire. En effet les îles portaient toujours le nom de leur propriétaire.

En 1590 il existe deux autres îles : l'île de Calmeil, du nom d'un Conseiller au Parlement de Bordeaux, qui sera cédée en 1669 au sieur de Carmeil et donc va s'appeler l'île Carmeil, et l'île Poyanne qui appartient à M. Lazarot, seigneur de Poyanne. En 1667, Antoine de Nort, procureur du roi, entre en possession de l'île Poyanne qui va donc s'appeler l'île du Nort puis, par déformation, l'île du Nord.

L'île Verte apparaît enfin en 1792, mais à cette époque il n'est plus de mise d'appeler les îles du nom de leur propriétaire.

Au XIXe siècle, les hommes ont voulu améliorer les passes de la Gironde pour faciliter la navigation. Ils ont construit des digues entre les îles, pour obliger le courant à creuser les passes.

En 1858 fut fermé le passage, appelé détroit de Guarguil, entre l'île Cazeau et l'île du Nord en englobant l'île Macau à l'ensemble.

Quelques années plus tard, le passage entre entre l'île du Nord et l'île Verte fut fermé à son tour. Ces digues ont été recouvertes et sont cachées sous la terre.

 

Les territoires communaux de la Grande île

Carte de la Grande île

Sur le plan administratif le îles, bien que proches de la rive gauche, dépendent des communes de la rive droite. Cela semble rattaché au fait, qu'autrefois, quand l'activité agricole était importante, les échanges étaient plus faciles par bateau avec la rive droite qu'avec la rive Gauche, marécageuse.

En 1953, il y avait 350 habitants sur l'ensemble des îles, et 6 écoles. Une dans l'île Cazeau, dans l'île du Nord, l'île Verte, île Bouchot, île Nouvelle et l'île Pâtiras. Toutes ces écoles ont disparu. Il n'y a plus d'habitants sur les îles, à part deux familles sur l'île Margaux.

L'île Verte, située à l'extrémité nord de le Grande île, fait partie de la commune de Plassac.

L'île du Nord est rattachée administrativement à deux communes, Gauriac et Villeneuve, parce qu'elle est formée de deux îles (l'île Carmeil et l'île Poyanne).

L'île Cazeau dépend aujourd'hui de la commune de Bayon, sauf sa pointe sud qui fait partie du territoire de la commune de Macau située en rive droite.

La commune Cantenac (rive gauche) possède la pointe sud de l'île de Margaux et une petite partie de la frange ouest des îles du Nord et Cazeau.

L'île Margaux fait exception car elle est essentiellement rattachée administrativement à la commune de Margaux située sur la  rive gauche.

Texte rédigé à partir de notes prises par Odile MADRIAS
lors de la conférence donnée le 15 juin 2002 à Gauriac par Jean ROMAIN et Yves CASTEX
qui ont été instituteurs sur les îles en 1953
(Voir l'article Trois instituteurs débutants à sur l'île du Nord)