La centrale nucléaire du Blayais se trouve à un peu plus de 20 km de Gauriac.
L’accident le plus grave qui puisse y arriver résulterait d’un défaut de refroidissement du cœur du réacteur nucléaire entraînant sa fusion et la libération d’éléments très fortement radioactifs. Contrairement à Tchernobyl ou Fukushima, dans les centrales françaises, le réacteur se situe dans une enceinte de confinement en béton qui empêche alors la libération d’éléments radioactifs dans l’atmosphère pendant au moins 24 heures.
Passé ce délai, si la pression dans l’enceinte augmente, elle risque de dépasser sa limite de résistance et de cette barrière. Il peut être nécessaire de dépressuriser l’enceinte en faisant un rejet dans l’atmosphère a travers des filtres destinés a retenir la majeure partie de la radioactivité. Sans cette opération, si l’enceinte était fracturée, des rejets bien plus importants seraient dispersés.
En fonction des conditions météorologiques, des gaz et des particules (poussières) radioactives se répandent alors, dans l’air, dans l’eau, sur le sol et la végétation à plusieurs dizaines de kilomètres, voire au-delà.
Nature du danger
• L’irradiation est l’exposition à un rayonnement radioactif. Ses effets sur l’organisme dépendent de l’intensité du rayonnement ET de la durée d’exposition.
Si à forte dose, l’irradiation a, rapidement, de graves conséquences, à faible dose, ses effets dépendent de la durée d’exposition. C’est le cas des poussières auxquelles nous pourrions être confrontés en cas d’accident nucléaire.
On distingue alors deux types de contaminations.
• La contamination externe par dépôt de poussières radioactives sur les vêtements, la peau ou les cheveux. Celles-ci peuvent être éliminées par une douche suivie d’un changement de tenue.
• La contamination interne par inhalation ou ingestion d’éléments radioactifs. C’est elle qui est dangereuse.
À faible dose, mais pendant une longue période (plusieurs années), la contamination interne provoque une irradiation des tissus pouvant être suffisante pour entraîner des anomalies génétiques et des cancers.
• La contamination affecte aussi l'environnement. La faune et la flore subissent des effets similaires à ceux l'Homme. Les cultures et les sols peuvent être contaminés de façon irréversible. Certaines zones peuvent ainsi devenir inhabitables.
• Enfin, un accident nucléaire a également de graves conséquences sur l'outil économique et engendre des coûts importants, notamment pour la restauration du site, la perte des biens, des cultures, etc.
Prévention
Le Plan particulier d’intervention (PPI) établi par la Préfecture délimite un périmètre de 20 km susceptible d’être touché autour de la centrale du Blayais. Gauriac se trouvant à 22 km, mais sous les vents dominants, n’est donc pas prévu en dépit des demandes de la municipalité. De plus, à ce jour, il n’a jamais été réalisé d’exercice d’alerte nous concernant. La seule prévention actuellement opérationnelle consiste à éviter tout accident. Elle est assurée par l'exploitant du site nucléaire.
• La sirène communale retentit déclenchée par la Préfecture. Signal modulé (qui « monte » et qui « descend ») pendant 1 minute et 41 secondes, trois fois de suite, entrecoupé d’un court silence.
• FR-Alert : envoi de messages automatiques sur tous les téléphones portables.
• France Bleu Gironde interrompt ses programmes pour diffuser un message d’alerte toutes les 10 minutes.
• Les écoles sont informées et les enseignants mettent les enfants en sécurité. Ne pas les mettre en danger en allant les chercher avantla fin de l’alerte.
• Activation de la cellule d’information du public en préfecture 0811 000 633.
• L’alerte est relayée par la Mairie par SMS et messge vocal ou tout autre moyen disponible et adapté.
À quoi servent les comprimé d’iode ?
L’iode stable est utilisé par la glande thyroïde pour fabriquer deux hormones indispensables (T3 et T4). Il est présent dans notre eau de boisson en très faible quantité. Or, parmi les éléments radioactifs libérés lors d’un accident nucléaire se trouve de l’iode radioactif qui se fixe sélectivement sur la thyroïde et accroit le risque de cancer de cet organe.
L’iode stable des comprimés sature la thyroïde qui n’est plus en mesure d’absorber de l’iode radioactif.
En cas de besoin, des comprimés d’iode stable seront distribués à votre domicile. La posologie vous sera alors indiquée.
Pendant l’accident
À Gauriac, le principe est de ne pas s'exposer aux poussières radioactives.
- Rester confiné dans une habitation. Prévoir une pièce tampon entre la pièce de confinement (avec arrivée d'eau et proche des toilettes), et la sortie.
- Fermer et calfeutrer les ouvertures et boucher les ventilations.
- Toute sortie présente un danger. Si on est absolument obligé de sortir, au retour, éviter de faire rentrer des poussières radioactives dans la pièce confinée (passer par une pièce tampon, se laver les parties apparentes du corps et changer de vêtements).
- S’informer de la situation et des consignes diffusées par la radio : France bleu Gironde (FM 100,1 MHz), France info (FM 105,5 MHz) ou France inter (FM 89,7 MHz ou GO 162 kHz), SMS, www.gauriac.fr ou tout autre moyen disponible et adapté.
- Ne pas toucher aux objets situés à l'extérieur.
- S’il pleut, laisser à l’extérieur tout ce qui aurait pu être mouillé par la pluie (parapluie, chaussures, manteau, imperméable...).
- Agir conformément aux consignes en matière de consommation de produits frais (potentiellement dangereux), de distribution éventuelle d'iode stable..
- Éviter tout déplacement extérieur. En particulier ne pas aller chercher les enfants à l’école pour ne pas exposer inutilement tout la famille au danger. Le personnel scolaire est préparé aux situations d’urgence et s’occupe des enfants qui lui sont confiés. Suivre les consignes d’évacuation des zones concernées, le cas échéant.
- Si le téléphone fonctionne, limiter les appels aux cas d’urgence afin de libérer les lignes pour les secours.
Après l’accident
- Ne pas toucher aux objets, aliments, eau qui auraient pu être contaminés.
- Lorsque vous sortez
- Ne pas toucher aux objets, aux aliments, à l’eau qui ont pu être contaminés.
- Suivre les consignes données par les autorités concernant l’occupation et l’usage de sols éventuellement contaminés par des rejets issus d’un accident nucléaure - L'indemnisation des dommages causés par un accident nucléaire est à la charge de l'exploitant de l'installation accidentée ou de l’État.