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Village de Haute-Gironde

 

Un marathon de 17 ans

Sud-Ouest du 2 décembre 2005

 

Les travaux de comblement des carrières de Perrinque débuteront en janvier 2006
La municipalité et les propriétaires ont gagné

 

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 Le sous-sol du hameau de Perrinque renferme un dédale de galeries souterraines, vestiges de l'exploitation des carrières de pierre qui s'est poursuivie jusqu'au début du XXe siècle.

 

 

 

Le coup de semonce

En 1988 ce fut presque un coup de massue. Le service spécialisé du Conseil Général dit " Bureau des carrières " découvre, au hameau de Perrinque, des éboulements sous certains immeubles, des désordres moins importants mais significatifs sous d'autres.

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La ruine des carrières souterraines abandonnées menace directement huit maisons construites jute au dessus.

 

 

Des écailles ds fissures dans des piliers...

 

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 ... des effondrements

 

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Les habitants du sous-sol restent indifférents, mais en surface des familles sont en danger.

 

Sur les injonctions du Préfet, la municipalité dut déclarer 16 habitations en état de péril imminent. Concrètement les habitants devaient immédiatement quitter leur domicile. L'émotion fut grande et agita la vie communale à la mesure de l'énormité du sinistre.

À l'initiative du Conseil général, fut installée une télé-surveillance destinée à enregistrer et transmettre en temps réel à la société spécialisée (ANTEA) les mouvements du sous-sol pour prévenir de l'imminence d'un danger. Cela permit de transformer l'intitulé de l'arrêté initial en péril simple, les habitants restant sur place. Cette solution fut prise dans l'attente de réunir les moyens financiers pour procéder au comblement des cavités

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De 1988 à 2005 un dispositif de télésurveillance est installé.

Deux types de capteurs enregistraient en temps réel les mouvements des parois de la carrière souterraine. Ils permettaient de réaliser un historique des mouvements souterrains et, en cas d'accélération des mouvements, de déclencher une alerte 24h/24.

Des capteurs pour enregistrer l'affaissement du plafond et des fissuromètres.

 

17 ans de solitude

Pendant 17 ans la Mairie et le Conseil général, chacun pour sa part, financent la télé-surveillance, changent les capteurs et transmetteurs détériorés, le tout à fonds perdus pour un montant, valeur 2005, de 247 000 € dont 180 000 € à la charge de la Commune.

Les municipalités se succèdent, les propriétaires se regroupent dans l'Association des sites et des habitants de Haute-Gironde (ADSHHG) sans que leurs démarches unitaires, pour faire exécuter les travaux, aboutissent. L'État ne proposait aucune subvention, la Région se déclarait incompétente, les propriétaires désorientés n'envisageaient pas encore une éventuelle participation financière. La Commune et le Conseil général continuaient à surveiller et à payer, les capteurs électroniques enregistraient les mouvements de terrain, les transmetteurs transmettaient et la Société ANTEA rédigeait des rapports de plus en plus alarmants.

La loi BARNIER de février 1995 relative à la protection de l'environnement créait un Fonds de prévention des risques naturels majeurs alimenté par une cotisation de 2,50 % sur les contrats d'assurance. Son champ d'application se limitait à dédommager en cas d'expropriation pour risques majeurs. Perrinque et ses habitants n'en étaient pas encore là. Ultérieurement des subventions pour études avant travaux furent débloquées ; dès le printemps 2004 la municipalité put ainsi confier à ANTEA l'élaboration d'un avant projet détaillé (APD) de travaux pour huit immeubles relevant de travaux urgents, les autres habitations ne présentant pas à court terme de danger avéré. La Mairie et les propriétaires admettent la nécessité d'une participation financière.

À l'automne 2004 le sous-préfet, M. CRECHET, visite, dès son installation, le sous-sol de Perrinque marquant ainsi l'engagement des pouvoirs publics. Ces démarches coïncident avec la publication début 2005 de décrets qui étendent aux travaux dans les carrières les dispositions financières de la loi BARNIER. Enfin !

 

Le dernier sprint

Dès l'automne 2004, les réunions se succèdent en mairie, à la sous-préfecture, à la préfecture même. L'État s'engage pour 30 %. Après une longue négociation, le Conseil Général accepte exceptionnellement de participer pour 25 % ; restent 22,5 % (117 000 €) à la charge de la Commune et autant à celle des propriétaires. Le Député de la circonscription nous assure de tous ses efforts pour obtenir une subvention du Fonds parlementaire.

Au cours d'une décisive réunion en préfecture, le rapport alarmant d'ANTEA et celui du Bureau des Carrières précipitent la décision... Les travaux doivent être impérativement terminés dans 6 mois. Nous sommes alors en octobre. L'appel d'offre pour le marché de travaux est publié au Bulletin officiel d'annonces des marchés publics (BOAMP), onze entreprises présentent un devis.

Les fondations des habitations ceinturées de murs en agglomérés seront comblées par un coulis de ciment. Le 10 novembre, la Commission d'appel d'offres procède à l'ouverture des plis. Le 25, la même commission décide d'attribuer le marché à l'entreprise COFEX. Le montant total comprenant le comblement, les honoraires du bureau d'études et les frais annexes s'élève à 445 000 €, montant largement inférieur aux estimations de l'avat projet détaillé (APD).

La Commune empruntera 100 000 € sur 20 ans, à comparer aux 180 000 € dépensés en pure perte depuis 1988 (pour la télésurveillance).

Les travaux commenceront début janvier pour se terminer début mars 2006.

Jean-Guy BERTAUD
Sud-Ouest du 2 décembre 2005