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Village de Haute-Gironde

 

 

Témoignage de Raymond POUGET

 

Voici une épreuve colorisée par les soins de M. Raymond Pouget, d'un Gauriac d'autrefois dont il ne reste que des photos en noir et blanc.

 

En bas (au bord de la Gironde), à Marmisson, au Rigalet, comme à La Reuille, fleurissaient les épiceries-bistros auxquelles on se rendait, vacant, toujours à deux pas. Souvenez-vous de celle de Mme Magot qui participait au paysage de Marmisson. La charcuterie tenue par M. Jean Labadie fournissait les villages de Comps, Bayon, St-Seurin et Gauriac, ainsi que l'hôtel des Palmiers, dont la terrasse ombragée permettait le repos des résidents (8 chambres étaient alors disponibles). Ces arbres exotiques eurent valeur d'éponyme et aujourd'hui encore ce lieu accueille les arbres et le nom.

Point extraordinaire, à la Reuille, fut cette limonaderie tenue par M. Blanc, dont le secret venait qu'il possédait une source gazéifiée sous sa maison. Grâce à celle-ci, il fabriqua de la limonade et des boissons gazeuses jusqu’en 1960.

Il existait aussi au Mugron une exploitation de pierres dont l’entrepreneur se nommait M. Sens. Il y eut là une vingtaine d’ouvriers... jusqu’à l’arrivée des allemands pendant la guerre (1939-1945). M. Sens dût arrêter, sous injonction de la marine : il ne fallait plus faire exploser de rochers en raison de présence de mines.

Dans le centre de Gauriac, à Francicot, grouillaient la vie et le commerce : un quincaillier, un maréchal ferrant, une culottière, un sabotier ; un médecin et un pharmacien ; un électricien et un mécanicien vélo et voiture ; un boucher et bien sûr d'incontournables viticulteurs. Le monde moderne s'adjoignait le peuple des anciens métiers. Un bistro dansant festoyait en place de l'actuelle salle des fêtes la Gabare. Un bal musette à la place du parking de la Gabare tous les samedis avec orchestre !

Un salon de coiffure chez Valet pour hommes et femmes. Et valse la mixité au Rigalet.

Des boulangeries fournissaient le pain quotidien. On sait que deux d'entre elles étaient ravitaillées en farine par des gabares venant de Bordeaux, baptisaient-elles leur mie des eaux bourbeuses de la rivière ? Le boulanger M. Eméry-Loirat avait celle dans la rue à l’angle de la droguerie, là où l’on peut voir un moulin.

La mairie se faisait la part belle au cœur de notre actuelle école primaire (en lieu et place de notre actuelle mairie : une écurie !)

Et encore, et encore... une mercerie, un bureau de tabac. Une épicerie à Périchou,  une autre encore aux alentours de l’église... À la place du cabinet médical se trouvait le garage de M. Saugeon. La coopérative de M. Chagnaux se cachait derrière l'actuel Spar.  Une pharmacie se tenait entre l’école et la pharmacie que nous connaissons maintenant. M. Giron le maréchal ferrant ferraillait en face de l’actuel bureau de tabac. Sur la maison trône toujours une tête de cheval. Au lieu de l'actuelle boulangerie se dressait le coiffeur M. Poirier, qui vendait en sus de ses coups de ciseaux des bottes de foin (y tressait-il au cœur quelques mèches de blondes ?)

Réajustage, déplacement du puzzle, changement de pièces...

 

Propos recueillis par Valérie PIRRONE et Sandrine NUEL
Le Journal de Gauriac n°84 (avril 2010)