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Village de Haute-Gironde

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Bateau Furt Sandillon

Le Frisco Sandillon Réduit

(Apictelles "Aquarelles numériques" Jacques Sandillon)

Bateau à vapeur

(Carte postale)

Pétrolier 3 mâts au pont d'accostage du dépôt de pétrole Fenaille et Despeaux à Furt. L'entreprise a cessé son activité dans les années 1950. Depuis, les installations portuaires ont été retirées. Certaines ont été détruites au rythme des marées. Les cuves de stockage du pétrole, situées dans la falaise, ont été démontées.

Le Frisco photo

Le Frisco à ses débuts, quand il portait le nom de W.S. Porter "San Francisco National Historical Park" (Photo Lorenzo Colombo - http://conlapelleappesaaunchiodo.blogspot.com/2020/05/frisco.html)

le frisco pont commandement 300ppp 1

Pont de commande du Frisco vu de la proue (Photo Lorenzo Colombo)

Frisco capitaine Fraviga à bord de son navire Photo Lorenzo Colombo

 Le capitaine Fraviga à bord du Frisco (Photo Lorenzo Colombo)

Frisco amiral Polacchini parmi les officiers du Frisco photo Lorenzo Colombo

L'amiral Polacchini parmi les officiers du Frisco (photo Lorenzo Colombo)

Frisco durant navigation de Fortaleza à Saint Nazaire photo Lorenzo Colombo

Le Frisco durant la navigation de Fortaleza à Saint Nazaire (photo Lorenzo Colombo)

Le Frisco navigation en Atlantique

Le Frisco en Atlantique (Photo Lorenzo Colombo)

Le frisco à Bordeaux

Le Frisco à Bordeaux  (Photo Lorenzo Colombo)

Le Frisco W.S. Porter

 Le Frisco épave septembre 1948 photo IGN 

L'épave du Frisco coulé en août 1944 (Photo IGN septembre 1948)

On distingue encore deux des trois mâts du navire et sa cheminée. On peut observer aussi les deux appontements du dépôt de carburant, rendus inutilisables, et, sur la falaise, les cuves circulaires de produits pétroliers.

Le Frisco dans port inconnu photo réduite

Le Frisco dans un port inconnu

Le Frisco coulé photo réduite

Le navire sabordé.

Fiseri Filiberto tankiste membre équipage Frisco 

A droite, l'un des 5 rescapés du sabordage, Filiberto FISERI âgé de 33 ans, décédé à l'âge de 96 ans à 33810-Ambès

Le Frisco Tentative renflouement photo réduite

Tentative de renflouement

Ci-dessous autres images du Frisco

Frisco Drône Evolution Tauriac Snapshot 9

Le Frisco en 2023 (Photo "Drone Evolution, Tauriac")

Le Frisco septembre 2009
Le Frisco en septembre 2009 (Photo ASPG) 

Frisco Sandillon DSC 3008 

(Photo Jacques Sandillon)

Bateau Le Frisco coulé 27 août 1944 

(Photo ASPG en 2009)  

 Le Frisco septembre 2009

(Photo ASPG)

Le Frisco 2009

(Photo ASPG)

La vie mouvementée du Frisco

     Ce pétrolier de 121,67m de long, 15,2m de large, vitesse de 9 nœuds, est immobilisé dans l’estuaire depuis août 1944. Pendant la guerre, il n’a jamais été réquisitionné par la marine de guerre italienne. Commandé en 1902 le W.S. Porter est le tout premier pétrolier construit dans les chantiers navals de la Newport News Shipbuilding Compagny qui dans le cadre de son activité, construit 83 navires de ce type. Lors de la cérémonie de lancement, le 25 août 1906, le navire s’arrête sur la rampe juste avant d’entrer dans l’eau. Il faut attendre la marée haute pour enfin le voir flotter. Dans un premier temps il est utilisé dans le transport de pétrole et de dérivés le long des côtes des États-Unis.

     En juillet 1907 lors d’un voyage du sud de la Californie, à Treadwell avec 50 000 barils de pétrole, il rencontre une tempête qui endommage les lances de sauvetage et déforme le parapet à plusieurs endroits. En novembre, il rencontre un nouveau coup dur en se heurtant à un ouragan. Le pont du navire est partiellement déplacé, un canot de sauvetage est détruit, les portes et les hublots sont brisés, les cabines inondées.

     Le 20 mars1909, après une nouvelle tempête, il est placé dans un chantier naval à San Francisco pour des réparations sur la coque, les machines et les chaudières. En 1910 lors d’un voyage de San Francisco à Nome (Alaska) il risque plusieurs fois de couler au contact des icebergs. À l’arrivée, il doit maintenir un service de guet en raison des blocs de glace qui dérivent dans la baie. Il lui faut recourir à toute la puissance de ses machines pour affronter le vent qui souffle fortement du large, poussant des blocs de glace à une vitesse de 5 nœuds.

     En 1911, il percute le vapeur Westerner, une goélette à vapeur sur le fleuve Columbia. Après plusieurs incidents (1917, 1919, 1920, 1925) le W.S. Porter est acheté par “Petroleum” Société Anonyme de Navigation basé à Gênes, gérée par Giuseppe Chiarella. Le navire est rebaptisé « Frisco » et Monsieur Pennetti, son premier capitaine, en prend le commandement en 1926.

     Lors de l’entrée en guerre, le 10 juin 1940, plus d’un quart de la marine marchande italienne n’est pas en Méditerranée. Le vieux pétrolier (34 ans d’âge) navigue dans l’Atlantique, au large de la côte Nord du Brésil. Excluant toute possibilité de retour en Italie, il est obligé de se protéger dans le port neutre de “Fortaleza” dans l’État de Ceará où il arrive le 20 juin 1940. Des dizaines de navires marchands italiens, surpris par la guerre cherchent refuge au Brésil, en Argentine, en Uruguay, en Colombie, au Vénézuela. Les cargaisons de ces embarcations auraient été d’une utilité considérable s’ils avaient pu atteindre l’Europe. En accord avec le ministère des Affaires étrangères, le Haut Commandement de la Royal Navy ordonne à ses attachés navals dans ces pays d’étudier les possibilités de retour pour au moins une partie de ces navires. Les méthodes et les délais de transfert des bateaux italiens des ports neutres vers les ports français ont été définis à l’automne 1940, à la suite des réunions tenues à Rome entre les représentants des ministères de la Marine, des Communications et des Affaires étrangères.

     Le capitaine de frégate Torriani écrit que « compte tenu du contrôle intense et général exercé localement par les Britanniques dans tous les secteurs et en particulier dans le secteur maritime » il est difficile que les préparatifs du départ des navires ne soient pas remarqués par les Britanniques1 . Le 21 février, Torriani se rend à Récife2 et donne l’ordre à trois navires italiens, le Frisco, le Monbaldo et le Franco Martelli, de se préparer à partir. Un des principaux problèmes du Frisco concerne son état-major général : il n’y a que deux officiers de pont dont le premier (âgé de 66 ans) est malade. Les procédures de remplacement prennent environ dix jours. Un autre élément à prendre en compte est l’état des machines, désormais obsolètes, les chaudières doivent être allumées quarante-huit heures avant le départ. De plus, les conditions dans lesquelles se trouve sa coque, à ce moment-là, limitent sa vitesse maximale à environ sept nœuds.

     Après de longs et méticuleux préparatifs le Frisco part dans la nuit du 28 au 29 mars 1941. À 22h30, le navire quitte son amarrage toutes lumières éteintes, faisant le moins de bruit possible. À 23h00 le navire est dans le port et se dirige vers la haute mer, les machines amenées à la force maximale. Au commandement, le capitaine Paolo Fraviga voyage à pleine charge, avec 5 800 tonnes de naphta3 dans ses réservoirs. Le lendemain matin la côte brésilienne n’est plus visible. Le second officier Bartolo Cincotta se souviendra, bien des années plus tard : « Nous avons réussi à quitter Fortaleza : en pleine mer, le commandant a décidé de faire une première diversion, un « faux », bref, puis directement vers le Nord. Pendant trente jours, la chance était de notre côté, aucun navire ennemi ne nous a repéré. En vérité, le Frisco était vieux et délabré, ses machines à vapeur fabriquaient une telle quantité de fumée qu’il ressemblait à un croiseur puissant et redoutable ». Le 26 avril il est aperçu par des avions allemands à l’ouest de SaintNazaire. Le 27 il est escorté par des unités de la Kriegesmarine jusqu’à ce port français.

     Par la suite il arrive à Bordeaux, où se trouve la base italienne de Betasom, dans laquelle la plupart des briseurs de blocus italiens d’Espagne, des îles Canaries, du Brésil, et d’Extrême-Orient ont convergé. Pour le succès de la traversée, le commandant Fraviga reçoit la médaille de bronze pour la vaillance militaire, avec la motivation « Commandant d’un navire marchand, sans armement de guerre, a effectué la traversée de l’Atlantique sans escorte, le long de zones de la mer intensément gardées par l’ennemi et a heureusement atteint un port de nation alliée ». Les autres officiers du Frisco : le premier officier Giacomo Scardaci, de Catane ; le deuxième officier Bartolo Cincotta, 20 ans, de Lipari ; le premier machiniste Emanuele Schiappacasse, de Camogli ; le deuxième machiniste Ugo La Rosa, de Gênes ; le marconiste5 Francesco Boschi, de La Spezia, ont été décorés de la Croix de guerre pour la vaillance militaire, avec motivation « Embarqué sur un paquebot qui, sans armement de guerre, a effectué sans escorte une longue traversée de l’Atlantique, le long de zones de la mer intensément gardées par l’ennemi, a coopéré à l’heureux résultat de l’entreprise ». Ils ont également reçu un prix en espèces.

Robert Baldès et Bernard Belair

  1. Le Frisco battait pavillon italien. Or, durant la seconde guerre mondiale, l’Italie était alliée à l’Allemagne.

2. Récife est une ville portuaire, capitale de l'État du Pernambouc au Brésil

3. Le naphta est un mélange liquide d'hydrocarbures légers. Il est principalement issu du raffinage du pétrole brut et sert de matière première à la pétrochimie.

4. Betasom était le nom de code de la base de sous-marins italiens de Bordeaux. Celle-ci a précédé la base de sous -marins allemande construite près de deux ans plus tard.

5. Un marconiste est un radiotélégraphiste. Le mot est dérivé du nom de Guglielmo Marconi, physicien italien ayant accompli un énorme travail pour le développement de la télégraphie sans fil.

D’après le dossier italien historique du Frisco de Lorenzo Colombo en mémoire des soldats et des civils italiens disparus en mer pendant la Seconde Guerre mondiale : conlapelleappesaaunchiodo. blogspot.com/2020/05/frisco.html.

Site internet de la commune de Gauriac

http://www.gauriac.fr/index.php/decouverte/memoire-du-village/l-estuaire/179-l-epave-du-frisco.html